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LPP Assurance Maladie : La nouvelle ère de facturation « Fabricant » et les enjeux 2026 pour les PSDM

6 min

Pour les Prestataires de Santé à Domicile (PSAD/PSDM), 2026 marque l’ancrage définitif d’un changement de paradigme dans la prise en charge des dispositifs médicaux. La période de tolérance est terminée. Suite aux décrets de 2019 et à la date butoir du 1er juillet 2025, l’identification par fabricant devient la norme absolue dans toutes les rubriques de la LPP. Cet article fait le point sur cette refonte et les leviers pour sécuriser votre trésorerie face aux nouveaux contrôles.

La fin des « Codes Génériques » : situation 2026

C’est la transformation majeure initiée par le décret du 11 juin 2019. L’objectif de l’Assurance Maladie est clair : la traçabilité totale. Il n’est plus question de rembourser une « catégorie » de produit, mais un produit spécifique lié à un fabricant précis.

Ce qui est désormais bloquant (Code RJT)

Depuis le 1er juillet 2025, la coexistence temporaire est finie. La base de données Ameli répertorie désormais une fiche individuelle pour chaque référence dans la liste des produits.

 

  • Les codes LPP par description générique (lignes génériques) ont basculé sous le code nature prestation « RJT » (Rejet).
  • Concrètement : Si votre logiciel de facturation transmet encore ces anciens codes en 2026, ils sont techniquement rejetés par le système SESAM-Vitale. Il n’y a plus de paiement possible sur ces lignes.

Les exceptions qui confirment la règle

Attention, tout ne passe pas en code fabricant. Les codes génériques restent valides uniquement pour :

 

  • Les dispositifs médicaux sur mesure.
  • Les prestations de service (forfaits de livraison, installation).
  • Les appareils générateurs d’aérosols et articles pour pansements.
  • Les réparations.

 

Point de vigilance Logiciel : Assurez-vous que votre base articles est « propre ». Un article stocké avec un ancien code générique doit être impérativement désactivé ou mis à jour avec son code fabricant pour éviter les erreurs de télétransmission.

Facturation & remboursement LPP : les pièges à éviter en 2026

Au-delà de la refonte des codes, les algorithmes de contrôle des CPAM se durciront dès le 1er janvier 2026. Voici les sources d’indus les plus fréquentes actuellement.

Le chevauchement des Forfaits (Cumul interdit)

C’est le classique des indus en apnée du sommeil (PPC), prothèses externes ou en nutrition.

 

Le piège : Facturer un acte ponctuel (ex : une installation) alors que le forfait hebdomadaire en cours inclut déjà cette prestation, dépassant ainsi le prix limite de vente (PLV).

 

La règle : Vérifiez les notes de compatibilité. Si le forfait couvre « la mise à disposition et la maintenance », aucune ligne technique supplémentaire ne doit apparaître.

L’incohérence Chronologique

Le motif de rejet : Une Date de Prescription (DP) postérieure à la Date de Livraison (DL).

 

La rigueur 2026 : Dès le 1er janvier, les CPAM contrôleront systématiquement ces anomalies. La régularisation a posteriori par le médecin prescripteur sera désormais détectée et rejetée. L’ordonnance doit précéder l’acte, sans exception.

PLFSS 2026 et Économie Circulaire : prise en charge encadrée

Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2026 renforce les exigences pour la prise en charge des dispositifs médicaux reconditionnés, en mettant l’accent sur l’économie circulaire.

Neuf vs Remis en Bon État d’Usage (RBEU)

La LPP distingue désormais strictement ces deux catégories pour les technologies de santé et aides à la vie :

 

  • Vous devez utiliser le code LPP spécifique au matériel reconditionné, avec inscription préalable obligatoire lors de sa mise sur le marché.
  • Risque de fraude : Facturer un code « neuf » pour un matériel reconditionné constitue un motif grave de déconventionnement.

Certification HAS : Le « Sésame » obligatoire

Rappel critique pour l’exercice 2026 : la certification auprès de la Haute Autorité de Santé (HAS) est pleinement opposable et atteste de votre capacité opérationnelle. Sans ce certificat, l’accès au remboursement des codes LPP relevant des stimulateurs cardiaques, de l’assistance respiratoire, de la perfusion ou de la nutrition est techniquement bloqué. Vérifiez également la conformité de vos sous-traitants.

Checklist : Votre base LPP est-elle à jour ?

Pour garantir une prise en charge optimale via les codes LPPR et éviter les rejets, voici les points critiques à vérifier dans votre système de facturation :

 

Point de contrôle Comment le vérifier
Nettoyage des fiches articles Archivez tous les anciens codes génériques (sauf exceptions sur mesure). Vérifiez que seuls les codes fabricants actifs restent dans votre base.
Mise à jour tarifaire Contrôlez les tarifs LPP hebdomadairement, notamment pour les aliments diététiques dont les prix évoluent fréquemment. Activez les mises à jour automatiques.
Concordance EAN/LPP Assurez la correspondance entre code barre produit (EAN) et code LPP déclaré, avec la bonne nature de prestation (ARO) pour les dispositifs spécifiques.
Tiers Payant Intégral Utilisez ADRi (Acquisition des Droits intégrée) pour vérifier les droits AMO/AMC en temps réel et sécuriser la part complémentaire.

 

Anticiper le changement

La nomenclature LPP est devenue une matière vivante et complexe. Face à l’évolution constante des codes fabricants et normes SESAM-Vitale, un audit de votre base de données est impératif pour garantir la continuité de vos remboursements.

 

Nos équipes support sont mobilisées pour vous accompagner dans cette transition vers la codification 2026.

 

FAQ : LPP Assurance Maladie


Qu'est-ce que la LPP en assurance maladie ?

La LPP (Liste des Produits et Prestations) est l’ensemble des dispositifs médicaux et prestations remboursables par l’Assurance Maladie, servant de référence officielle pour la facturation.

Comment trouver le code LPP sur Ameli ?

Consultez la base de données LPP sur ameli.fr en effectuant une recherche par code, désignation ou en parcourant les différentes rubriques thématiques du site.